Boursier guinéen, l’autre expression qui fait rêver !

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Dans le voyage vers l’excellence, avec pour seul bagage la rage de vaincre, ils sont  nombreux à arriver à destination. Oui s’en est une sauf que contraire aux illusions ils sombrent très rapidement dans les ténèbres de la désillusion dès le premier contact.

Pour beaucoup, c’était l’endroit idéal pour être un médecin émérite, un économiste, un architecte aguerri ou alors un ingénieur. Mais hélas, ils ne peuvent même pas jouir d’un environnement d’étude congru. Les conditions d’études n’étant pas remplies à l’intérieur par un État incapable et insoucieux de l’avenir d’une relève dont le navire est sur le point de chavirer, ils livrent l’élite du pays à l’extérieur sans aucune gêne. Elite du pays, ils pensent les  asphyxier par ces conditions de vie exécrables voulues et entretenues par l’État lui-même mais non! Si avec un regard satanique ils pensent être témoins oculaire de leur mort prématurée ils se trompent. Oui carrément. Parce que dorénavant ils  prendront leur destin en main tout en accomplissant leur mission.

Assez….!

Quand toute l’année au prix de leur énergie, sommeil, plaisir et même argent ils se battent pour qu’à la fin de l’année qu’ils soient classés parmi les meilleurs du pays, la logique et le bon sens voudraient que qu’ils  soient pris en considération, respect à leur juste valeur. Il est donc traditionnel autant chez les autres qu’en Guinée que l’État s’engage dans une logique de récompense appelée bourse d’État.

Qu’est-ce que c’est d’ailleurs?

C’est une somme d’argent que l’État octroie à l’étudiant pour une prise en charge tout au long de ses études. En Guinée, généralement les lauréats sont envoyés au Maroc chaque année et ce, grâce à un partenariat éducatif Marocco-Guinéen. Mais il se trouve que depuis des lustres, ceux-ci reçoivent une somme dérisoire de 50$ par mois soit le triple de ce qu’offre l’État marocain en deux mois et qui, d’ailleurs équivaut à une somme inférieure ou à la limite égale à 500dhs ce qui, naturellement ne couvre même pas les 1/4 des dépenses mensuelles. Et pire, elle ne vient que trimestriellement et ce, quand ils le veulent et non pas quand vous devez la recevoir.

 

Dans le Royaume Chérifien……

Contrairement aux autres lauréats des pays étrangers, la vie est assez chère et alarmante pour les étudiants guinéens au Maroc qui peinent à joindre les deux bouts. Chapeautés par une association instituée il y’a 37ans dénommée associations des stagiaires et étudiants guinéens au Maroc(ASEGUIM) ils avaient enclenché une grève en 2012 d’une ampleur jamais réalisée auparavant pour fustiger le retard de cette bourse que d’aucuns qualifient de <<misérable>> et qui avait réussi mais seulement après l’assiégèrent de l’ambassade durant des jours par les ténors de l’époque. Quelques années plus tard soit en 2015 avec la même approche puisqu’en Guinée la logique de revendication reste la grève eh bien ils avaient manifesté également mais cette fois pour la reconduction des omis de la liste des boursiers et ce, pour avoir été au-devant de la lutte de revendication, la bancarisation de la bourse afin d’éviter les magouilles habituelles à la guinéenne mais aussi une revalorisation de celle-ci.

Pourquoi ça ne réussit toujours pas?

Souvent parce qu’il y’a divergences d’idées et que l’ambassade profite pour neutraliser le mouvement et aussi parce que les étudiants ont besoin d’argent pour alléger la souffrance financière à laquelle ils font face dès leur arrivée ici ils ne peuvent s’abstenir d’aller prendre cet argent aussi minable soit-il ça a donc toujours été un fiasco les grèves antérieures car aucune revendication n’a été jusque-là prise en compte par les autorités de façon concrète..

Les autorités…..

Sûrement elles se marrent de la souffrance qu’encaissent les étudiants guinéens au Maroc  avec endurance en jouant aux aveugles. Chaque fois qu’elles sont interrogées trouvent toujours des arguments de justification comme si logiquement on pouvait justifier un tel manque de respect à leur égard. Comment peuvent-ils donner une somme équivalente à 500.000fg dans un pays où même le loyer moyen est estimé à 1.000dhs soit 1.000.000fg?? Gouverner c’est aussi être réaliste chers gouvernants.

Cette année ! La principale revendication reste la revalorisation de la bourse à hauteur de 300% et d’autres points largement explicités dans un mémorandum avec préavis de grève adressé à l’ambassade le 10 juillet 2018 après l’échec du premier adressé au début de l’année universitaire. Comme pour dire que l’État joue à la sourde oreille, l’ASEGUIM et avec elle tous les étudiants boursiers compte manifester son ras-le-bol lundi prochain devant l’ambassade et exiger l’obtention de ce qui lui revient de plein droit. En attendant, une grève médiatique sévit sur les réseaux sociaux depuis quelques jours.

 

Hafsatou Bah depuis Maroc  pour Presseguinee.com

 

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