Agir contre les extrémistes et sauver la Guinée ! (Opinion)

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Un incendie vient de ravager le marché de Madina et détruire des biens et des marchandises des guinéens; il importe peu qu’ils soient peuls, Malinkés, Soussous, Guerzés, Landoumas  ou qui que ce soit.

Cela montre que la violence ne distingue pas l’origine ethnique des victimes et pourrait rapidement devenir un monstre autonome qui dépasse les frontières tribales, les conflits politiques et les calculs même de ceux qui en seraient derrières.

C’est une leçon que nous devons tirer et faire quelque chose pour sauver la démocratie et notre pays la GUINÉE.

Mais apriori, il faut reconnaître que les guinéens sont pris dans un dilemme politico-juridique. Se cacher derrière le  « juridisme » pour légitimer un processus frauduleux c’est tuer l’esprit de l’Etat de droit. Ignorer la loi pour congédier une équipe dirigeante dont le mandat est certes contesté, mais toujours encours de validité, c’est aussi instaurer un précédent à partir duquel on pourra simplement violer la loi pour servir les caprices d’un temps.

Nous avons donc le choix: soit laisser faire la malgouvernance et ces conséquences ou résister à l’autorité d’un gouvernement qui applique la justice sélective et encourage l’impunité dans les circonstances actuelles, dans une société inquiète de son avenir.

Nécessairement, l’on doit regretter et condamner l’amertume et la colère qui poussent certains à recourir au nettoyage ethnique, car cela revient à détruire le socle du patriotisme indispensable à l’édification d’une nation unie et prospère.

Pour sauver notre pays, il ne faut pas se voiler la face quant aux vrais problèmes. Il est clair que la Guinée est à feu et à sang parce que quelques individus ont fabriqué des résultats électoraux. Je ne pense pas qu’une quelconque ethnie les ait envoyés pour « voler les résultats ». Il suffit de voir la composition de notre commission électorale nationale indépendante (CENI); toutes les communautés s’y retrouvent.

De façon plus cynique, regardez ce qui advient dans les rues, quand un voleur est attrapé, la foule ne se pose pas de question sur son appartenance ethnique – elle applique simplement la « justice populaire ».

«L’injustice militaro-politico-judiciaire », si l’on peut se le permettre, qui s’attaque à des innocents dans les zones de l’opposition doit cesser. Et c’est là qu’il convient de dénoncer fortement l’irresponsabilité du procureur de Dixinn. Car je suis convaincu qu’il aurait dû rapidement rechercher les quelques coupables, les isoler et les traduire en justice conformément à la loi. Cela aurait eut pour effet de limiter ou de circonscrire la violence.

À mon sens les agitateurs politiques qui entourent le chef de l’Etat et l’encouragent à ces punitions collectives contre des innocents de toute une commune parce que simplement, ils votent majoritairement pour un opposant sont contre la nation.

 

J’en appelle aux élites politiques, aux hommes d’affaire proches du Chef de l’Etat, et à la société civile guinéenne, aux organisations de défense des droits humains, aux représentations diplomatiques en poste à Conakry pour qu’ils prennent l’initiative d’expliquer au chef de l’Etat,  à leurs proches que les irrégularités lors du décompte des votes n’ont pas été le fait d’une communauté, ou d’une ethnie, mais de quelques personnes. Et que la violence ne devrait pas être dirigée contre une quelconque ethnie.

L’action de l’opposition ne cible pas des communautés ou des ethnies. C’est pour cela qu’elle a pris le soin de nommer les acteurs incriminés. Cette démarche est juste une expression pacifique – mais forte – du peuple contre les forces négatives qui sont enclines à saper l’élan de la démocratie en Guinée.

J’en appelle aussi à la communauté internationale dont la  CÉDÉAO, l’Union Africaine, les États-Unis, l’Union Européenne… pour assister les guinéens en isolant les extrémistes qui mettent en danger la Guinée. Il est possible par exemple de s’assurer que les ambassades ne donnent pas de visas faucons du régime, et que les voyages à l’étranger de leurs familles soient limitées pour un premier temps.

Si nous attendons encore, mécontentement socio-politique en cours tend vers une situation que personne ne maîtrisera à la longue.

Ousmane Gaoual

DÉPUTÉ

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