Le 19 Décembre 2011, l’Assemblée Générale des Nations-Unies a déclaré le 11 octobre de chaque année comme étant Journée Internationale de la Jeune Fille. Cet évènement auquel s’associe notre pays pour la sixième fois consécutive offre l’opportunité d’attirer l’attention sur les discriminations dont sont victimes les filles et d’identifier les obstacles particuliers auxquels elles se heurtent.
Je ne m’attarderai pas longuement sur les différentes formes de violences physiques, morales et sexuelles qu’elles subissent. Il apparaît évident que, dans le monde et encore plus nettement dans les pays comme les nôtres, les filles sont exposées à des risques qui affectent leur intégrité physique et psychique, inhibent leurs capacités intellectuelles et bloquent de ce fait, leurs futures chances d’accès à un monde équitable de répartition des ressources.
Oui, la probité intellectuelle nous conduit à admettre que les filles qui ont été contraintes d’arrêter l’école en raison d’un mariage précoce parfois à des hommes de l’âge de leurs propres pères, d’une grossesse non contrôlée ou de pratiques traditionnelles telle l’excision, celles qui vivent avec un handicap physique ou sensoriel ont très peu de chance de mettre en valeur leur riche potentiel de leadership ou de maîtriser leur destin.
Cependant, ces pratiques peu ou pas commodes sont souvent la conséquence d’une altération de nos valeurs culturelles ou religieuses. Au pire des cas, la culture encore moins la religion ne saurait justifier la violence sexiste surtout à l’endroit d’une tranche d’âge qui ne peut se défendre que par les pleurs, le repli sur soi et parfois malheureusement la déviance.
Mon Département a pris conscience de ces différentes formes d’injustice et grâce à l’appui de ses partenaires, s’est engagé dans un processus fécond de changements de paradigmes. Nul ne saurait nier à présent que la dénonciation des questions de Violences basées sur le genre n’est plus un tabou comme c’était le cas il y a deux décennies. En outre, il apparaît manifeste que la scolarisation, le maintien et la réussite des filles ne constituent plus un vœu pieu. Les résultats des examens de cette année en sont une illustration satisfaisante (XY% des lauréats du bac sont des filles avec des mentions fort appréciables).
L’éclosion avantageuse des Centres d’Autopromotion des Femmes offre des formations qualifiantes à un public plus élargi de jeunes filles et de jeunes femmes qui n’ont pas eu la chance de jouir pleinement de leur droit à l’éducation. Ces centres ont également vocation de promouvoir l’entrepreneuriat féminin au travers du développement des compétences et de l’auto-emploi des jeunes filles.
Pour atteindre l’Agenda 2063 et les Objectifs de Développement Durable, Son Excellence Professeur Alpha CONDE, Chef de l’Etat, Président de la République, Président en exercice de l’Union africaine et Son Premier Ministre, Chef du Gouvernement, M. Mamady YOULA ont une vision réaliste qui s’appuie sur des ressorts sociaux au rang desquels se retrouve l’élimination des barrières empêchant la promotion des femmes et des filles.
Ils accordent une attention soutenue aux dispositions légales et politiques permettant aux filles d’apprendre, diriger, décider et s’épanouir dans un monde en proie à de nombreuses crises.
Mesdames et Messieurs,
Comme vous le constatez, la volonté politique amorcée par l’avènement de la 3e République est favorable aux changements de comportement pour une égalité des sexes et des chances. Ces orientations contenues dans la mission de mon Département sont traduites dans les politiques de bien-être de l’enfant, de la promotion féminine et du genre récemment élaborées et validées. Toutefois, elles ont besoin du soutien de tous les acteurs impliqués dans le combat d’émancipation.
C’est pourquoi, je lance un appel à l’ensemble des Partenaires techniques et financiers, aux organisations de la Société civile, aux patrons du secteur privé, aux établissements scolaires ainsi qu’aux professionnels de médias de dépassionner le débat et de mutualiser les efforts pour l’émergence de bonnes pratiques de protection des droits des filles. A titre d’exemples, octroyer des bourses à des filles sur la base de critères objectifs, promouvoir une politique d’emploi ou de recrutement des filles dans les structures privées, récompenser les parents de filles bachelières sont des stratégies qui ne relèvent pas du seul ressort de l’Etat. Chacun peut ajouter sa brique à l’édification du chantier complexe de protection des droits des filles.
Excellence Madame la Première Dame
Le poète français Louis Aragon écrivait au début du siècle dernier que « La femme est l’avenir de l’homme ». Votre cher époux et vous-même semblez être parmi les heureux adeptes de cette pensée. En effet, le choix politique du Président de la République de faire de l’autonomisation des femmes l’un des piliers de sa gouvernance est un réel motif de satisfaction pour mon Département.
En cette journée, je suis très heureuse d’annoncer solennellement que le Président de la République a daigné confier les rênes de son pouvoir à Mademoiselle Aissata Tafsir CAMARA pour une durée de 30 minutes. Cette hauteur de vue, rare dans l’histoire des Nations, est l’illustration manifeste de l’adhésion de la Guinée à la cause de la défense de la cause des filles.
Quant à vous personnellement, Excellence Madame la Première Dame, votre Fondation vole au secours de la santé des femmes et de la promotion des filles. Au nom des cibles que nous avons l’honneur d’avoir en commun, recevez nos sincères remerciements et nos encouragements. A la suite du Forum sur les droits des enfants qui vient de se tenir à Abuja, vous vous êtes engagée personnellement à prendre en charge tous les frais liés à l’éducation d’une orpheline jusqu’à sa majorité. Merci pour votre magnanimité.
C’est le lieu de remercier au nom du Gouvernement Guinéen, les partenaires techniques et financiers, en particulier le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) et Plan-International Guinée pour leurs appuis constants à la réalisation des nobles ambitions en faveur des femmes et des filles dans notre pays. Je ne peux passer sous silence les efforts de Plan International d’avoir été à l’origine du mouvement mondial « Parce que je suis une fille » en vue de mobiliser les politiques et les ressources en faveur des droits des filles et de leur autonomisation.
– Vive la Journée Internationale de la Jeune Fille
– Vive la Coopération Internationale
Je vous remercie
Ministre de l’Action Sociale, de la Promotion Féminine et de l’Enfance
Mariama Sylla
Transmis par la Cellule de Communication du Gouvernement