Conakry: des jeunes filles entre l’esclavage et l’exploitation sexuelle

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Des filles recrutées comme employées domestiques se retrouvent souvent dans des conditions d’esclave et de la traite. Ces filles en grande majorité ont abandonné l’école par la complicité de leurs parents au profit de cette pratique. La maltraitance et l’exploitation au travail des enfants font rarement l’objet de poursuite judiciaire c’est pourquoi elles se font à ciel ouvert en Guinée sous un regard impuissant des autorités. C’est le cas de la Cité de solidarité.

Située dans le quartier Taouya la cité de solidarité est en majorité habitée par des personnes handicapées. Les occupants de cette cité ont comme activité la mendicité à travers les différents carrefours de Conakry et quelques fois au marché de Madina pour ceux qui peuvent se déplacer. Rongés par cet handicap et par une pauvreté plus élevée les chefs de familles de cette cité ont opté pour une autre alternative pour se subvenir à leurs besoins.

La pratique consiste à faire venir des filles âgées entre 7 ans et 16 ans du village par le consensus des leurs parents et les affecter dans des familles pour exercer des travaux domestiques. Le prix de la prestation de ces jeunes filles est versé automatiquement à son tuteur qui à son tour partage la somme avec les parents de la fille.
Un chef de famille qui gère 18 filles explique comment l’opération se déroule mais sous l’anonymat.

<<J’appelle au village on m’envoie des jeunes filles. Je négocie avec des patrons qui ont besoin de fille de ménage. Ces filles partent pour vivre avec eux dans leurs foyers pour être au service de la famille partout où besoin sera présent. La mensualité est de 300.000fg qui sont partagés entre les parents de la fille et moi de façon équitable>>.
D’autres sources nous ont révélées que ces filles sont généralement victimes de violence et de viol dans ces foyers mais qui sont toujours géré à l’amiable. Autre aspect, ces filles ont le droit de communiquer avec leurs parents seulement une fois dans le mois et la communication se fait au téléphone de son tuteur qui les dicte ce qu’elles doivent dire pour masquer les réalités qu’elles vivent.

Autre pratique dont c’est filles sont victimes c’est de servir de guide aux malvoyants pour aller faire la mendicité dans la ville. C’est le cas de cette fille qui a préféré garder l’anonymat<< mes parents m’ont fait abandonner l’école pour venir ici à Conakry chez mon oncle. Arrivé ont m’à amené dans une famille pour travailler. Mais un jour mon patron a voulu me violer. Heureusement ça coïncidé à l’arrivée de sa femme. Le lendemain on m’à ramener chez mon oncle depuis lors je sers de guide aux malvoyants pour quémander>>
Face à cette situation il est important de mettre aux abus commis contre ces filles. Les ONG locales constituent actuellement l’unique source de protection et d’assistance pour ces enfants mais elles manquent de ressources et ne peuvent pas couvrir tout le pays.

Il est nécessaire de mener des enquêtes et sanctionner les coupables, mettre en place un système de protection de l’enfance en Guinée pour permettre un contrôle systématique des enfants n’étant pas sous la garde de leurs parents. Un tel système de protection devrait être créé en étroite collaboration avec les institutions internationales et les ONG nationales qui défendent le droit des enfants. Surtout amender l’article 5 du code de travail et le décret 2791 sur le travail des enfants en vue de fixer l’âge minimum pour travailler.

Alpha Bakar Diallo

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