L’essentiel est fait, même s’il va falloir encore attendre la réunion du conseil d’administration du FMI de novembre prochain avant d’avoir une idée du montant auquel sera adossé l’accord. La Guinée et les services du FMI viennent en effet de parvenir à un accord sur un programme de politiques économiques et de réformes que le pays va devoir mettre en place et qui pourrait être financièrement appuyé par une assistance financière au titre de la Facilité élargie (FEC).
Les négociations entre les deux parties étaient entrées dans leur dernière ligne droite en août dernier à la suite d’une mission du Fonds à Conakry. En marge des dernières assemblées générales du FMI et de la Banque mondiale qui se sont achevés le dimanche 15 octobre à Washington, la Guinée et le FMI ont pu enfin parapher les grands axes du programme. Selon le FMI qui vient d’annoncer l’accord, le programme soutiendra le Plan national de développement économique et social (PNDES), la stratégie du gouvernement d’Alpha Condé qui visera d’ici 2020 à atteindre une croissance plus dynamique et inclusive, à réduire la pauvreté, tout en veillant à préserver la stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette du pays. Selon le FMI en effet, «une stratégie d’endettement prudente visant à maximiser la concessionnalité des prêts extérieurs sera importante pour préserver la viabilité de la dette à moyen terme».
Une économie en pleine embellie
L’accord en faveur du nouveau programme sera soumis au préalable à l’approbation de la direction du FMI avant d’atterrir sur la table du Conseil d’administration qui se prononcera en dernier ressort. La Guinée est toutefois bien partie pour bénéficier de l’assistance technique et même financière du fonds, au regard de l’évolution de sa situation économique, ainsi que de ses perspectives pour les prochaines années.
Selon Giorgia Albertin, chef de mission du FMI pour la Guinée,«le programme appuyé par la FEC vise à renforcer la résilience de l’économie guinéenne, à accroître les investissements publics dans les infrastructures afin de soutenir la croissance tout en préservant la viabilité de la dette à moyen terme, à renforcer les filets de protection sociale afin de réduire la pauvreté et favoriser le développement du secteur privé».
Autant dire que le pays affiche de bons indicateurs macroéconomiques. L’accumulation de réserves de change supplémentaires renforcerait les marges externes de la Guinée contre les chocs, a estimé le Fonds dans le communiqué publié à la fin de la mission, tout en ajoutant que le maintien d’une politique monétaire prudente serait de nature à préserver une inflation modérée tout en assurant la liquidité dans le système bancaire nécessaire à une croissance saine du crédit au secteur privé.
«L’atteinte d’un excédent budgétaire de base limitera les besoins de financement du budget, contribuant ainsi à maintenir l’inflation à un niveau modéré, à augmenter le crédit bancaire au secteur privé et à préserver la viabilité de la dette à moyen terme», a également recommandé le FMI dans son communiqué.
Gouvernance et climat des affaires
Fidèle à son approche, le FMI n’a pas manqué de recommander quelques recettes au gouvernement guinéen notamment en matière de gestion optimale de ses finances publiques. «La mobilisation de recettes fiscales supplémentaires et la réduction progressive des subventions non ciblées à l’électricité créeront des marges budgétaires pour accroître les investissements publics dans les infrastructures et renforcer les filets de protection sociale afin de réduire la pauvreté et promouvoir l’inclusion», plaide le Fonds.
Enfin, le gouvernement guinéen est également encouragé à poursuivre les efforts pour l’amélioration du climat des affaires et le renforcement de la gouvernance et de l’inclusion financière, des facteurs essentiels au développement du secteur privé qui est nécessaire pour générer une croissance plus inclusive et partagée. «Le renforcement de la gestion des finances et de l’investissement public sera la clé pour soutenir l’accroissement des investissements publics et augmenter leur efficacité et rendement», conclut le FMI.