Veille de présidentielle et de législatives au Zimbabwe

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Veille de présidentielle et de législatives au Zimbabwe

Les élections au Zimbabwe sont les premières depuis la démission de l’ex-président Robert Mugabe en novembre dernier. Le scrutin doit avoir lieu ce lundi 30 juillet. Et hier samedi, les différents partis tenaient leurs derniers rassemblements politiques. Dans la capitale Harare, les deux principaux mouvements, le parti au pouvoir la Zanu PF et le principal parti d’opposition, le MDC, ont chacun rassemblé plusieurs dizaines de milliers de sympathisants.

Près de 30 000 personnes dans le stade d’Harare, des sympathisants de la Zanu PF, t-shirt et casquette aux couleurs du parti, vert et jaune. Le président Emmerson Mnangagwa promet du changement : lutter contre la corruption et relancer l’économie.

Un message qui passe bien auprès des plus pauvres venus des zones rurales  dans des bus affrétés par la Zanu PF. « C’est le meilleur candidat, dit un homme. Pendant que les autres se battent pour le pouvoir, lui travaille. Il fait venir des entreprises pour que les jeunes puissent travailler. Je vais enfin pouvoir avoir un travail alors que cela fait 4 ans que j’ai fini mes études. »

« Je pense que Mnangagwa est mieux que Mugabe, parce que les choses n’allaient pas. Depuis qu’il est au pouvoir, cela va mieux dans les zones rurales. On nous a distribué de la nourriture, des couvertures. La vie est plus facile », renchérit une femme.

A quelques kilomètres de là, l’opposition.  Ils sont plusieurs dizaines de milliers à être venus écouter le nouveau leader du MDC. « J’incarne l’avenir », proclame Nelson Chamisa qui vient tout juste de fêter ses 40 ans. « J’ai les mains propres », lance-t-il à une foule de jeunes, avides de changement. « Je vais voter pour Chamisa, témoigne l’un d’eux, depuis un certain temps on nous promet des nouveaux emplois. Mais jusqu’à présent il n’y a  rien. Nous avons des gens éduqués qui sont en détresse. Des gens diplômés qui vendent dans la rue. Ça ne va pas. Nous voulons quelque chose de nouveau. »

D’un côté comme de l’autre, chacun est confiant en la victoire de son candidat lors du scrutin de lundi.


■ Analyse : La course est serrée

Selon les derniers sondages, les 2 partis seraient au coude à coude.  Selon Pedzisai Ruhanya, politologue à l’université de Johannesburg, l’opposition pourrait être en tête.

« Il semble qu’il y ait un mouvement grandissant, de gens qui n’appartiennent pas nécessairement à l’opposition, mais de simples citoyens qui veulent un changement et ne veulent plus de l’ancien régime.

Après le départ de Robert Mugabe en 2017, il y a eu une ouverture de l’espace politique, les gens ont soudainement eu plus de liberté pour exprimer leurs droits fondamentaux, civique et politique. Ils se sont dit qu’ils n’ont pas obtenu le départ de Mugabe pour se retrouver avec les mêmes personnes au pouvoir.

L’ancien président du Zimbabwe, Robert Mugabe, prononce un discours à la Maison bleue à Harare, au Zimbabwe, le 29 juillet 2018. Mugabe a été chassé du pouvoir lors d’un coup d’État militaire sans effusion de sang. Les Zimbabwéens se rendent aux urnes le 30 juillet 2018.

Donc le sentiment général dans le pays est que si nous nous basons sur le vote des électeurs, il y a réellement la possibilité d’un changement de régime.

Et fondamentalement le facteur qui pousse les Zimbabwéens à vouloir ce changement,  c’est leurs conditions de vie. Les gens n’arrivent pas à avoir de l’argent, le chômage est élevé. Ils envoient leur enfant à l’école en faisant des sacrifices importants. Et quand leurs enfants ont fini leur étude, ils n’obtiennent pas de travail, et nombreux partent en exil, en Afrique du Sud, ou en Europe.

Donc il y a un sentiment généralisé que le régime de Mugabe doit être le dernier gouvernement  autoritaire de ce pays. »

 

Source :  RFI

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