Comme dans la plupart des capitales Africaines, Conakry connaît ces derniers temps un nouvel élan dans le domaine du transport public.
Le »phénomène moto-taxi » arrive dans un contexte d’extrême urgence pour faciliter et alléger les problèmes de déplacements sur les différentes artères publiques et secondaires.
En général, cette pratique qui absorbe une importante partie de la couche juvénile s’avère être attractive pour bon nombre de jeunes diplômés en chômage ou désœuvrés qui n’ont pas encore réussi à s’intégrer professionnellement.
Partout dans la ville aussi bien qu’à l’intérieur du pays, ces jeunes bravent soleil et pluie à la quête du quotidien s’exposant ainsi à tous risques et périls. Pour mieux cerner ces réalités, nous avons rencontré Baldé Boubacar communément appelé »Condor », chef de park taxis-motos à la T7. Il explique:
<<ici, nous sommes organisés d’abord en syndicat et ensuite en groupes. Pour rouler dans cette zone, il faut souscrire à un abonnement de cent mille (100.000) fg plus quatre (4) photos d’identité et une garantie (personne physique en cas de besoin). Ensuite, une carte d’abonné est délivrée à l’intéressé qui prend également connaissance du règlement régissant le travail.
Le port du casque et de la tenue est obligatoire pour tous. La recette journalière est de 30.000fg cependant beaucoup d’élèves et étudiants s’y invitent et peuvent aller au-delà pour subvenir à certains de leurs besoins secondaires. En cas de violation de la loi, une amende variant de cinq à dix mille fg est appliquée conformément à l’infraction par le syndicat. Lorsque nous rencontrons un problème que l’on n’arrive pas à régler à notre niveau, nous contactons les autorités compétentes telles que la police ou la gendarmerie.
Plus loin, nous avons recueilli le témoignage de Diallo Alseny, Secrétaire général du Syndicat de la Cimenterie:
<<la dégradation des routes est un sérieux problème que nous rencontrons tous les jours. Beaucoup de motos ne résistent pas longtemps et finissent par s’user. Quand à la sécurité des motards, les risques sont énormes. Nous avons eu beaucoup de cas de déplacements qui se sont soldés par des agressions, des brigandages et assassinats par endroits.
Sur ce, après plusieurs plaintes et alertes aux autorités nous avons décidé de prendre les choses en main. Désormais, nous sommes unanimement déterminés à localiser tout lieu d’agression d’un transporteur pour aller à la réplique et réparer le tort>>.
En définitive, l’Etat doit impérativement réglementer, régir et organiser ce secteur pour améliorer les conditions de travail, garantir la sécurité des personnes et des engins par des lois qui contribueraient également à encourager l’investissement afin de permettre l’auto-suffisance et la prise en charge individuelle des jeunes pour éviter le basculement vers la délinquance et les tentations du gain facile.
Alpha Bacar Sank