La semaine dernière, à Koumaga, dans le centre du Mali, un charnier d’une trentaine de personnes a été découvert par des riverains, qui ont ensuite alerté les autorités et les organisations de défense des droits de l’Homme.
Selon les informations, les victimes seraient de la communauté peule. Elles ont été exterminées le 23 juin dernier, lors d’une attaque à main armée attribuée aux célèbres chasseurs traditionnels ‘’dozos.’’ Ces derniers sont d’ailleurs retournés sur le théâtre du crime, dimanche soir, pour éliminer d’autres Peuls.
A en croire Abdoul Aziz Diallo, le président de Tabital Pulaaku, principale association peule au Mali, les faits se sont passés après le départ des forces de sécurité, appelée après le massacre. Les associations peules et des organisations de défense de droit de l’homme accusent le président malien, Ibrahima Boubacar Keita, d’avoir commandité un génocide par l’entremise de l’armée partisane, avec le blanc-seing des autorités françaises, qui verraient dans les Peuls, une quatrième catégorie du terrorisme islamique.
D’après plusieurs membres de la communauté peule, joints au téléphone par nos confrères du « Matin d’Afrique », les chasseurs Dozos, chargés de l’épuration ethnique, sont appuyés dans leur mission funambulesque par l’armée malienne, du reste, connu pour son esprit partisan. Les forces régulières assistent souvent indifférentes aux atrocités subies par les Peuls, qui s’ajoutent aux conflits ethniques et religieux qui mettaient déjà à rude épreuve la cohésion sociale au Mali.
Après la dénonciation de ces actes de barbarie, le gouvernement malien a dépêché une mission sur place à Koumaga. Dans un communiqué de presse, le ministre de la Défense nationale et des anciens Combattants, Thiema Coulibaly, a finalement reconnu l’existence des charniers dans la région. De même, le membre du gouvernement a reconnu de manière explicite l’implication des forces armées maliennes dans ce nettoyage ethnique. Le ministre de la Défense nationale a reconnu l’implication de l’armée dans ces massacres des Peuls.
Pourtant, nuancent d’aucuns, tous les Peuls ne sont pas des terroristes et tous les terroristes ne sont pas des Peuls. Malheureusement, le sort de ces derniers semble déjà scellé au Mali. Ces exécutions sommaires ont déjà contraint des milliers de membres de la communauté à quitter la région de Mopti pour aller se réfugier ailleurs où ils vivent discrètement.
Le sujet semble banalisé au Mali. Comment comprendre l’indifférence des militaires maliens devant le massacre de leurs compatriotes qu’ils sont pourtant censés protéger. Des voix se lèvent déjà dans le pays appelant la justice internationale à se saisir de ces cas de crimes contre l’humanité.